Ce qu’il se passe quand une aiguille d’acupuncture est insérée sur un point d’acupuncture, ici le point Gros Intestin 4.
D’après la publication d’Hélène Langevin intitulée Mechanical signaling through connective tissue:a mechanism for the therapeutic effect of acupuncture, « nous émettons l’hypothèse que la mise en place et la manipulation d’une aiguille d’acupuncture transmet un signal mécanique dans les tissus conjonctifs via le couple aiguille et tissu conjonctif. Il se peut que la transduction au niveau cellulaire à la suite de ce signal mécanique puisse être à la base de certains des effets thérapeutiques de l’acupuncture tant localement que distalement. (extrait de https:// faseb.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1096/fj.01-0015hyp en anglais)
L’acupuncture consiste à insérer de très fines aiguilles dans la peau à des points stratégiques du corps. C’est une composante clé de la médecine traditionnelle chinoise. L’acupuncture est très communément utilisée pour traiter la douleur et de plus en plus fréquemment aussi pour des indications plus variées autant sur le plan physique que sur celui du bien-être émotionnel comme par exemple la gestion du stress, l’anxiété. La médecine traditionnelle chinoise explique l’acupuncture comme une technique pour équilibrer le flux d’énergie ou force de vie, le Qi, qui circulerait à travers des circuits (appelés des méridiens) dans tout le corps. Insérer des aiguilles à des endroits spécifiques le long de ces méridiens permettrait de rééquilibrer le flux d’énergie et en conséquence de rétablir la bonne santé d’un individu. Le terme chinois Zhen Jiu signifiant acupuncture comporte une symbolique plus complexe dans sa traduction que seulement celle de « thérapeutique qui travaille le corps par la piqure d’aiguille ». Zhen représente en effet les aiguilles (le métal qui mord) et Jiu l’action lente du feu.
L’acupuncture comprend donc d’une part l’action des aiguilles et d’autre part un procédé qui lui est souvent associé, la moxibustion.
Le Docteur Yoshio Manaka était un médecin japonais qui a commencé à pratiquer l’acupuncture dans les années 1930. Très vite renommé pour sa manière originale et son approche innovante de la médecine, il a passé de nombreuses années à étudier et tester en pratique clinique les approches des différents textes classiques d’acupuncture et à inventer et mettre au point des outils et méthodes de traitement très variés.
Il devint non seulement réputé et reconnu comme un excellent médecin mais également pour ses travaux sur les polarités du corps humain. Il développa le concept que le dérèglement du corps et les pathologies qui en découlent sont avant tout un dérèglement de polarités haut/bas, gauche/ droite, avant/arrière du corps. Il se mit donc à utiliser des aimants à polarités différentes, des paires d’aiguilles en cuivre et en zinc, en or et en argent ainsi que différents outils qu’il a inventé et mis au point tout au long de sa carrière. tels que les Ion Pumping Cords (cordons qui pompent les ions) ou les Electrostatic Adsorbers (les absorbeurs electrostatiques) pour les rééquilibrer.
Dans les années 1950 il a développé un protocole d’acupuncture très efficace en quatre étapes avec un traitement où la palpation abdominale est utilisée non seulement pour détecter les disharmonies des méridiens mais également pour vérifier l’efficacité du traitement durant la séance en utilisant les outils qu’il avait mis au point. Cette méthode favorise une réponse du corps très rapide. Les ajustements sont ressentis durant la séance par le praticien et la personne. Les aiguilles utilisées sont très fines et insérées très superficiellement.
Ils permettent de rééquilibrer rapidement les polarités du corps et du point d’acupuncture en reliant deux aiguilles par un cordon en fixant à chaque extrémité de l’aiguille insérée une des deux pinces. Aucun courant électrique de secteur n’est utilisé. L’harmonisation s’effectue par électricité statique. Cette méthode est rapide et efficace tout en utilisant des aiguilles très fines avec une insertion très superficielle qui les rendent indolores.
Deux stylets composés l’un de cuivre et l’autre de zinc et reliés par un cordon sont utilisés pour remplacer les aiguilles. Ils rétablissent par leurs deux polarités négative et positive, l’équilibre gauche/droite, haut/bas, avant/arrière du corps ainsi que la circulation harmonieuse dans les différents méridiens. Placés à même la peau, ils permettent un traitement sur des points d’acupuncture sans insertion d’aiguille. Ils sont donc parfaitement ciblés pour les enfants, les adolescents et les personnes réactives au niveau cutané.
de 0 à 10 ans environ
L’acupuncture Shonishin est un style d’acupuncture utilisé pour les enfants qui s’est développé il y a plus de 250 ans au Japon. Les enfants de manière générale n’aiment pas les aiguilles. Ce type de thérapie possède des techniques de traitement spécialisées, dont beaucoup sont non-invasives (sans insertion d’aiguille) et donc confortables et rassurantes pour eux. Des instruments spécialisés ont été mis au point et un grand soin a été apporté à l’adaptation pédiatrique des méthodes d’acupuncture et des techniques connexes pour un traitement pédiatrique spécifique.
Mise au point au XVIIe siècle, cette technique acupuncturale spécialisée pour les enfants était pratiquée à Osaka au Japon. Mais initialement, c’est dans le Huangdi Neijing Lingshu et spécialement dans le premier chapitre « Des neuf aiguilles » que l’on trouve en fonction de leur forme et de leur emploi différents, une catégorie d’aiguilles en forme de bâton : aiguilles à tête ronde Yuan et aiguilles émoussées Ti, non blessantes, utilisées pour masser et presser les points. Les fondements de traitement du Shonishin correspondent en grande partie à la thérapie méridienne japonaise Keiraku Chiryo de Yanagiya Sorei modifiée pour l’enfant. L’aiguille filiforme Hao Zhen que la plupart des acupuncteurs connaissent et utilisent n’est qu’une des neuf aiguilles mentionnées dans la littérature chinoise. Plusieurs d’entre elles avaient des extrémités arrondies, pouvant être frottées ou pressées sur la peau au lieu d’être insérées (Chapitres 1 et 78 du Ling Shu).
L’acupuncture pédiatrique japonaise, encore dénommée Shonishin est une méthode d’acupuncture sans pénétration de la peau par des aiguilles. Tapotement, frottement ou effleurement, pression ou léger grattage sont les techniques utilisées avec des outils spécialisés comme le Teishin, le Chokishin, etc.
Lorsqu’elles sont appliquées pendant de courtes périodes selon un modèle de traitement général simple et systématique, ces techniques se sont avérées efficaces pour une grande variété de problèmes pédiatriques de la naissance à l’âge de cinq ans environ. Au fur et à mesure que les enfants grandissent et/ou que leurs problèmes sont plus difficiles ou tenaces, les méthodes usuelles d’acupuncture peuvent être utilisées.
Les insertions douces (1 à 3 mm) avec des aiguilles ultra-fines pendant de courtes périodes (quelques secondes à quelques minutes), le moxa, les ventouses, etc. chacune de ces méthodes ayant été adaptée pour répondre aux besoins des enfants de manière à ce que cela soit indolore, rassurant pour l’enfant, sont ou peuvent également être utilisées. En fonction de la zone du corps sur laquelle on travaille, l’état général de l’enfant, son âge et ses symptômes, la dose de stimulation choisie est plus ou moins forte. Le shonishin se pratique essentiellement sur le nourrisson, le bébé et le jeune enfant. Le soin bref, varie d’une à cinq minutes, voire une vingtaine de minutes pour un enfant plus âgé. Après un petit apprentissage, la mère ou le père pourront même poursuivre le traitement à la maison.
Pour le tapotement, on pourra appliquer le Herabari, le Heragata, le Chokishin ou le Yukoshin. Le Teishin, l’Enshin, le Yoneyama, le Choto ou encore le Chokishin permettent le frottement ou l’effleurement. Pour la pression, on peut utiliser des instruments comme le Teishin, un type de poinçon en métal ou en argent et de petits Enshin. Enfin les instruments de grattage sont le Karibari, le Hokishin en brosse, le rouleau Ryodoku et e Chokishin. Ces différents outils sont pressés, frottés, tapotés ou grattés sur la peau afin d’effectuer différents types de stimulation douce adaptés à l’âge de l’enfant.
La digitopuncture est une technique d’automassage ou de massage issue de la médecine traditionnelle chinoise. Des points d’acupuncture sont stimulés à l’aide des doigts. C’est en quelque sorte une acupuncture sans utilisation d’aiguilles mais en conservant les principes clés de la médecine traditionnelle c’est-à-dire l’équilibre et l’harmonie entre Yin et Yang et la circulation fluide de l’énergie dans l’ensemble des méridiens du corps. Elle utilise les mêmes points d’acupuncture que la médecine traditionnelle chinoise et peut à la fois être un traitement à part entière en cabinet ou être proposée comme auto-traitement à pratiquer à la maison après une séance d’acupuncture ou pour soulager ses proches.
L’auriculothérapie est une forme de médecine alternative basée sur l’idée que l’oreille est un micro- système qui représente l’ensemble du corps sur l’oreille externe. Des problèmes de santé physique, mental et émotionnel pourraient ainsi être traités par stimulation de points ou de zones situés à la surface de l’oreille.
La plus ancienne trace d’auriculothérapie date de 2500 ans avant JC. Le Huang Di Nei Jing, grand texte fondateur de médecine chinoise de cette époque mentionne l’incision d’une veine de l’oreille pour relâcher une tension du rebord costal au chapitre 20 et l’on découvre au chapitre 63 que de l’air est soufflé dans l’oreille avec un tube pour sauver un patient inconscient.
Paul Nogier, médecin français, est considéré comme le père de l’auriculothérapie. C’est lui en effet qui mit au point cette méthode médicale connue sous le nom d’auriculothérapie en 1957. Cette méthode est basée sur les propriétés réactives du pavillon de l’oreille. C’est en 1951 qu’il découvrit l’auriculothérapie, tout à fait par hasard. Un de ses patients lui parla d’une guérisseuse dont la spécialité était de soulager des sciatiques en brûlant un point d’oreille. Cette femme ne connaissait qu’un point et ne traitait que des sciatiques.
Le patient en question ayant affirmé avoir été très soulagé par cette cautérisation, Paul Nogier s’intéressa au pavillon auriculaire et développa donc des recherches. Il s’aperçut qu’il existait sur les oreilles des points douloureux reflexes correspondant à des zones douloureuses du corps. Il put établir des relations entre le corps et l’oreille et élaborer ainsi une cartographie précise où le pavillon de l’oreille correspond à un foetus inversé, l’homunculus, l’homme dans l’oreille. Une douleur du genou par exemple correspond précisément avec un point douloureux de l’oreille, celui correspondant au genou du foetus sur l’oreille. Différentes cartographies existent de nos jours avec des localisations de points différentes. Des divergences sont ainsi apparues concernant la localisation des points et les zones réflexes de l’oreille parce qu’elles ne correspondent pas avec les connaissances modernes d’anatomie et de physiologie.
La Chine, quant à elle, a largement développé l’auriculothérapie et l’a appelée « acupuncture de l’oreille » La découverte du système du Docteur Nogier en Chine en 1958 déclencha une vaste recherche médicale sur l’efficacité clinique de cette méthode auprès de 2000 patients à une époque où il y avait un intérêt renouvelé pour la médecine traditionnelle chinoise en Chine. Des vérifications systématiques des correspondances des points de l’oreille et des pathologies mises en évidence par le Docteur Nogier furent entreprises. Ceci aboutit à une cartographie chinoise de l’oreille très similaire à celle du Docteur Nogier mais comportant néanmoins des différences.
L’auriculothérapie est un système de traitement basé sur l’harmonisation des dysfonctionnements du corps par la stimulation de points précis de l’oreille. Stimuler une zone réflexe de l’oreille permet de soulager la zone correspondant à celle de l’oreille. C’est une technique similaire à la réflexologie.
L’amélioration de la douleur ou du trouble de santé se ferait par les systèmes sympathique et parasympathique du corps. On utilise l’oreille pour déterminer si les deux hémisphères cérébraux fonctionnent comme un ensemble dynamique, s’il y a des déséquilibres neurologiques, musculo- squelettiques, organiques et s’il y a des désordres émotionnels ou des cicatrices qui bloqueraient un traitement.
La méthode Nogier se base sur le pouls radial pour identifier un phénomène artériel appelé VAS Vascular Autonomic Signal. Ce signal n’est produit que lorsqu’une nouvelle information est introduite dans le champ électromagnétique du patient. Cette prise de pouls (ce pouls est différent du pouls chinois) permet donc au thérapeute qui utilise cette manière de déterminer s’il y a une pathologie dans la partie du corps en correspondance avec ce point. Une utilisation précise du VAS est essentiel pour le traitement selon les principes de l’auriculothérapie du Docteur Nogier.
En médecine chinoise, la méthode chinoise se base sur la détection des points sensibles de l’oreille au moyen d’un palpeur qui détectera chaque point sensible de l’oreille pour ainsi identifier la zone du corps douloureuse ou le trouble de l’organe correspondants.
Différents types de traitement par auriculothérapie existent.
Le traitement des points peut être effectué de plusieurs manière. Dans la forme classique d’auriculothérapie, le praticien utilise des aiguilles basiques d’acupuncture, toujours stériles et à usage unique. Il les dispose alors quelques minutes sur différents points de l’oreille après avoir identifié les points douloureux situés l’oreille et les retire à la fin de la séance.
Si l’auriculothérapeute souhaite agir plus longtemps sur la zone, il met en place des aiguilles semi- permanentes (ASP), spécialement conçues pour une période d’un jour à trois semaines et sans gêne pour le patient. Cette méthode n’est pas utilisée chez les sujets à fort risque infectieux.
Cependant l’aiguille n’est pas le seul instrument utilisé en auriculothérapie. Comme en acupuncture, il existe d’autres procédés moins invasifs.
Les recherches modernes confirme l’efficacité de l’auriculothérapie pour l’analgésie et l’anxiété.! L’action de l’auriculothérapie est reconnue par la Haute Autorité de santé (HAS) dans trois grands types de troubles : la douleur : migraine, rhumatologie, traumatologie, névralgie, douleurs chroniques, douleurs vertébrales, douleurs séquellaires en cancérologie ; l’addictologie : tabac, alcool ; le syndrome anxio-dépressif : anxiété, angoisse, troubles du sommeil, dépression. ! Aujourd’hui, ses indications sont principalement la douleur, les troubles fonctionnels, les troubles psychiatriques mineurs et les addictions.
Richard Niemtzow en 2001 a développé un protocole d’acupuncture appelé Battlefield Acupuncture comportant cinq aiguilles semi-permanentes plaquées or placées sur cinq points de l’oreille pour réduire les douleurs des membres fantômes ou les douleurs chroniques des soldats.